Longue vie à la diversité en RTBF !

Publié le par Vincent Nihoul

Sur le site de la RTBF, le billet de Johanne Montay, ex-chef d’Olivier Maroy qui vient d’annoncer sa décision de quitter la chaine publique, est une preuve édifiante de la politisation des médias belges (francophones tout du moins). C’est un secret de polichinelle. La chaine RTL-TVi garde une tendance réelle à apprécier le MR. La RTBF, média profondément de gauche, reste inféodé au PS. Les réactions au boulevard Reyers, de Jean-Pierre Jacquemin (directeur de l’information à la RTBF) comme de sa collègue sur ce dossier en sont la preuve. Il ne manque plus qu’une boutade en direct de l’indéboulonnable François de Brigode au journal télévisé, qui reconnu il y a quelques temps être socialiste, pour clore ce dossier polémique.
 
Quand Mme Montay parle de doutes sur l’indépendance du travail de son ex-subordonné qui, depuis dix ans, anime des émissions politiques, il est clair que le quidam voudra en obtenir les preuves. Il ne suffit pas de vilipender un collaborateur qui aurait gardé tous les égards de sa cheffe s’il avait continué de taire ses opinions personnelles. Il faut impérativement montrer, images, verbes et mimiques à l’appui, les témoignages expliquant que ce journaliste aurait été subjectif dans la réalisation de son job. Mais en jouant la déclaration « choc », Mme Montay risque gros. En effet, les preuves de subjectivités des journalistes de la RTBF sont multiples. Surfant depuis des décennies sur la peur du Flamand « nationaliste, libéral, anti-social », sur la crainte de la fin d’un Etat-Providence en faillite virtuelle depuis des lustres, et sur la frayeur d’une fascisation des élites comme des populations wallo-bruxelloises, la chanie de télévision publique a massivement investi dans une « information » tendancieuse, et dont le financement est assuré (via l’impôt obligatoire !) autant par ceux qui rejettent le socialisme que par ceux qui le vénèrent.
 
Selon son ex-cheffe, monsieur Maroy a visiblement « trahit » la cause socialiste qui anime la chaine publique, cause pour laquelle les tolérants qui la financent (les contribuables qui votent pour le MR) aimeraient un minimum de respect. Par delà cette « sortie politique » du (possible) futur député wallon, ne faut-il pas plutôt penser que ce changement prouve que non seulement il existe des collaborateurs autres que gauchistes dans ce média publique, mais aussi que la RTBF garde une longueur d’avance sur son concurrent issu du secteur privé. Donc oui Maroy est libéral, oui Delvaux est centriste, oui de Brigode (et la plupart des autres) est (sont) socialiste(s), et oui Jean-Claude Defossé est écologiste. Pourvu que ca dure !
 
La crédibilité d’un média moderne réside dans l’existence en son sein de ressources hautement qualifiées qui partagent des opinions différentes. A la RTBF, cette tendance se renforce-t-elle ? Si la réponse est oui, alors soyons-en heureux ! Le sommet de la montagne sera sans doute atteint lorsqu’un journaliste proche du PP ou du PTB sera autorisé à intégrer l’équipe d’animateurs de notre bonne vieille chaine nationale. Si la RTBF ne veut mener cette politique, alors le boulevard s’ouvrira pour RTL TVi. Que le plus tolérant gagne !

Publié dans Edito

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