Vite, un stade de 100.000 places !

Publié le par Vincent Nihoul

La formule suivante « petit pays, petit esprit » semble-t-elle applicable au staff de l’Union Belge ? En matière de football, et d’ambitions afférentes, cela pourrait être le cas.
 
L’engouement pour les Diables Rouges pourrait être durable. En témoigne leur jeunesse, la qualité de leur jeu, et surtout le rush observé de nouveaux supporters vers le stade, qui rend d’ailleurs la vente de tickets au grand public presque totalement impossible, comme constaté pour la rencontre Belgique-Macédoine. Depuis la création, il y a tout juste un an, de l’organisation « 1895 » qui chapeaute les 200 clubs de supporters disséminés partout dans le royaume, le nombre de membres actifs est monté à presque 25.000, et le rythme des adhésions s’élève désormais à un millier chaque mois. Le calcul est donc simple. Dans moins de deux ans, le stade Roi Baudouin sera totalement plein. Il n’y aura même plus de place pour les VIP, et les tickets traditionnellement offerts aux sponsors. Craignant pour leurs propres associations, les gérants des clubs de supporters officiels pourraient témoigner, avec tristesse, du nombre de nouvelles candidatures refusées par peur de ne plus pouvoir garantir un nombre de tickets à leurs fidèles membres actifs. A tout problème correspond toujours une ou plusieurs solutions. Dans ce cas, il faut donc augmenter la capacité du stade, ou en construire un autre qui soit nettement plus grand ! Et c’est là ou le public attend une réaction politique de la part de l’organisation.
 
Alors que la longue décennie de vache maigre constatée par les fan des Diables semble être oubliée depuis une bonne année, au vu des prestations de plus en plus correctes qu’effectuent les Diables Rouges en matches qualificatifs pour la prestigieuse coupe du monde qui se déroulera au Brésil en 2014, les ambitions de l’URBSFA-KBVB restent très modestes. Il n’est pas question ici de cafouillage, comme l’an dernier pour la désignation du nouveau coach qui succéderait au sympathique mais surtout opportuniste Georges Leekens, ni d’une critique envers le choix d’un stade de taille franchement modeste pour une rencontre amicale dépourvue d’intérêt, comme l’a un peu brutalement communiqué le coach Wilmots en parlant des 30.000 places assises du Jan Breydel stadion de Bruges qui accueillent le match Belgique-Slovaquie. Le point à l’ordre du jour est bien l’absence de projet concret pour une infrastructure phare, capable d’accueillir les supporters d’une équipe qui pourrait, à terme, prétendre à la victoire suprême. Compte tenu de la valeur intrinsèque conjuguée de ses joueurs et de la demande affichée des supporters, il est clair que l’Union Belge continue de manquer cruellement d’appétence. En effet, la capacité -limitée à 50.000 sièges- du stade qualifié de national, ou fédéral, ou peut-être confédéral un jour, semble clairement prohibitive pour la plupart des amateurs d’ambiance.  
 
Pour une enceinte accueillant les événements sportifs majeurs de la Belgique, elle fait très pâle figure. Et non pour une question de démographie, ou encore de moyens financiers pour un pays qui reste un des mieux lotis parmi les Etats européens touchés par la sévère crise économique que subit, depuis un lustre, le vieux continent. Nul besoin de se comparer à des pays qui ont des besoins et des moyens naturels plus larges en matière footballistique. Je ne citerai donc pas les 80.000 places du Stade de France, de Wembley, du Stade Olimpico de Rome, de l’Olympiastadion de Berlin, ou encore de Santiago Bernabeu à Madrid, qui sont pourtant aussi des enceintes pleines à craquer lors des rencontres internationales. Dans des Etats démographiquement comparable à la Belgique, on trouve systématiquement des stades aux capacités franchement plus respectable. Le Portugal de Ronaldo joue « gratuitement » dans les superbes enceintes de club municipaux, tels que Porto ou Benfica, et qui ont une capacité un peu supérieure à celle du Heysel. Les Grecs sont plus de 70.000 à pouvoir se serrer dans le stade Olympique d’Athènes. Nos voisins bataves ne sont pas en reste avec l’Amsterdam Arena et sa capacité de 68.000 sièges, alors que les amateurs de football Irlandais peuvent se payer parfois le luxe du Croke Park et ses 82.000 places. Se comparer aux Serbes, Hongrois, et autres Bulgares qui, sauf leurs respects, sont des Etats aux moyens et ambitions actuels moindres que le notre sur les scènes footballistiques européennes et mondiales, serait une nouvelle preuve du manque d’ambition chronique qui est souvent reproché aux top managers de l’Union Belge.
 
Les excellentes performances des Diables Rouges représentent une nouvelle opportunité pour faire avancer des dossiers que beaucoup estiment essentiels à l’avenir du sport rassembleur qu’est le football en Belgique. Il s’agit donc cette fois-ci non seulement de ne pas faire preuve de fébrilité, mais également -et surtout- d’entendre les appels d'un public qui pourrait être décidé à enfin accepter de mettre les moyens pour obtenir la construction ou la rénovation d’un stade digne de ce nom. La volonté est dans le camp des supporters, et les moyens peuvent être ambitionnés par l’URBSFA-KBVB. La balle est donc au centre. Alors au travail !
 

 

Vincent Nihoul



Publié dans Edito

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